Origine et histoire de l'Église Saint-Agnan
L’église Saint-Aignan, de confession catholique, se situe à Saint-Aignan, en Gironde. L’édifice remonte au XIe siècle et a fait l’objet de plusieurs remaniements ultérieurs. Au XIIe siècle, une abside en hémicycle, ornée à l’extérieur d’arcatures aveugles, a été ajoutée à la nef. Le sanctuaire, voûté en cul-de-four, est séparé de la nef par une grande arcade en plein cintre. L’abside présente cinq larges arcatures retombant sur des piliers renforcés par une colonne engagée qui monte jusqu’à la corniche à modillons, et de petites arcatures sur colonnettes encadrent ses baies. L’église est précédée d’un porche du début du XVIe siècle dont les poutres s’appuient sur quatre piliers en pierre, dont deux sont ornés d’éléments de la dernière époque ogivale. Le clocher a été refait et fortifié en 1687, pendant les Guerres de religion ; par la suite les cloches furent placées dans des ouvertures ménagées par les créneaux de la tour, certaines de ces ouvertures ayant été ensuite rebouchées. L’intérieur de la nef est dépourvu de chapiteaux et de décor particulier. L’arc triomphal en plein cintre repose sur des colonnes ornées de doubles chapiteaux à décor végétal, similaires à ceux de l’arcature du chevet. Les murs du sanctuaire étaient recouverts de fresques ; une peinture murale de l’abside, datée de la seconde moitié du XIVe siècle, a été mise au jour lors d’une campagne de restauration en 1989. On y reconnaît saint Michel terrassant le dragon au nord et, sur la voûte, le Christ en majesté, ainsi que des fragments d’anges ou d’apôtres et un décor végétal. Les vitraux du chevet, à l’exception de la baie axiale, sont l’œuvre de l’atelier Lieuzère et fils de Bordeaux et datent de la seconde moitié du XIXe siècle ; ils représentent les quatre évangélistes et leurs symboles. Les six vitraux de la nef, réalisés par Gustave Pierre Dagrant de Bordeaux en 1893 et offerts par les familles Ardouin et Gourmel, montrent des saints au-dessus de vignettes de la vie de saint Aignan : saint André, saint Basile, sainte Anne, sainte Germaine de Pibrac, saint Aignan et Notre‑Dame de Lourdes. La croix du cimetière, datée du XVIe siècle et entourée de vignes, repose sur un socle carré et se compose de trois parties distinctes richement sculptées : un fût arrondi encadré de quatre pilastres, un registre intermédiaire où sont sculptés quatre saints — Léo Drouyn, en 1847, pensa reconnaître saint Pierre à l’est et saint Aignan au sud tandis que les deux autres personnages restent sans attributs — et une face occidentale plus récente où figure le Christ dont seuls le visage et le torse sont visibles. Le chevet de l’église est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 21 novembre 1925.
